La réponse antipollution est basée sur l’évaluation de l’accident initial qui est complétée, tout au long des opérations, par une révision régulière de la situation. Les résultats de cette évaluation fixent les actions à mener. Les options restent cependant peu nombreuses, et souvent, l’intervention se résume à un suivi de la pollution. Les opérations de lutte en mer sont complexes et limitées mais les capacités de réponse se développent peu à peu, notamment grâce à la coopération entre les pays.
Lors d’une pollution majeure, l’information du grand public se fait principalement par l’intermédiaire des médias (télévision, presse, Internet, réseaux sociaux). La communication fait partie intégrante de la gestion des situations de crise. Les personnes chargées de la communication travaillent en relation directe avec le responsable de l’intervention.
Le projet West MOPoCo (Western Mediterranean region marine Oil & HNS Pollution Cooperation) qui vise au « Renforcement de la coopération pour la lutte contre les pollutions par hydrocarbures et produits chimiques en Méditerranée occidentale » a permis l’édition d’un guide, dédié aux opérationnels, testé lors d’exercices antipollution :
Manuel d'intervention en cas de pollution marine par SNPD Multirégional Accord de Bonn, HELCOM, REMPEC
Le projet MANIFESTS (MANaging risks and Impacts From Evaporating and gaseous Substances To population Safety) traite de la gestion des risques liés à l'évaporation des substances nocives et potentiellement dangereuses (SNPD / HNS). Il vise à améliorer les capacités de réponse des intervenants en matière de pollution marine liées aux rejets accidentels de HNS volatils pouvant entraîner la formation de nuages gazeux toxiques, inflammables voire explosifs. Les travaux menés en deux ans ont permis le développement de plusieurs outils d’aide à la décision à destination des intervenants et des Autorités maritimes impliquées dans la lutte anti-pollution (base de données, supports vidéos, jeu sérieux, modèles de prédiction des risques de feu et d’explosion d’un nuage de gaz, modèle de dérive de nappe en surface et d’évaporation, etc.).
Découvrez la vidéo en anglais « Spills of volatile substances » (= Déversements de substances volatiles). Cette vidéo met en lumière certains des aspects les plus importants à prendre en compte lors d'un épisode de pollution marine accidentelle par des substances volatiles et gazeuses.
« Lorsqu’il y a un événement en mer avec des produits toxiques, pour moi, la première chose, c’est d’arriver très rapidement à un plan de communication avec le Préfet maritime, en relation directe avec le Premier ministre.
La particularité de ma fonction c’est qu’il faut une bonne connaissance du terrain et de tous les médias. Je pense qu’il faut aussi être un professionnel de la mer et connaître ce qui se passe sur l’eau. C’est nécessaire pour vulgariser le propos auprès des journalistes et s’assurer qu’il n’y ait pas d’erreur d’interprétation sur les positions et les dires de ceux qui mènent la lutte.
On se prépare aux événements de mer en permanence grâce à des exercices. Si une crise intervient et que nous sentons qu’elle prend de l’ampleur, nous basculons en organisation de crise avec une salle médias et un centre de traitement de crise. Ce dispositif nous permet de donner des rendez-vous très concrets à la presse tout en préservant le travail des opérationnels pour ne pas les gêner. »
Capitaine de frégate Marc Gander, porte-parole du Préfet maritime de l’Atlantique, France.